Des plantes aux paysages
Dans le cadre de sa Saison culturelle 2025, intitulée « Paysage vivant », s’intéressant à la relation entre le grand paysage et le vivant qui le compose et l’habite, le Château accueille en résidence le photographe Olivier Verley. Animé par la passion des plantes et du paysage, il associe son œuvre photographique à l’œuvre poétique et scientifique de son arrière-grand-père, Henri Leclerc (1870-1955), médecin phytothérapeute et poète ayant vécu dans le Vexin.
L’histoire d’une filiation, de la phytothérapie à la photographie
Cette résidence de création, accueillant au Château l’artiste photographe Olivier Verley, permettra à ce dernier d’approfondir ses recherches sur les paysages du Vexin et d’apporter un nouveau regard sur les plantes du Potager-fruitier, en lien avec les écrits scientifiques et poétiques d’Henri Leclerc, notamment ses sonnets.
Une exposition dans les Salons du château à l’été 2025
Une exposition, pensée comme l’aboutissement de la résidence, offrira au public une présentation d’une cinquantaine de tirages photographiques de Olivier Verley associée à l’œuvre poétique et scientifique d’Henri Leclerc, dont les ouvrages seront présentés.
Une projection de plans-séquence, réalisés par Olivier Verley, complétera l’exposition. Elle célébrera le ballet des étourneaux dans le ciel du Vexin, filmés sur une sélection de musiques synchronisées selon un protocole cher à l’auteur, comme dans une tentative de s’associer à leurs chorégraphies et de « danser » avec eux…
Action culturelle sur le territoire
Pour accompagner l’exposition, un volet de médiation auprès des scolaires sera imaginé sur le territoire. Des ateliers pédagogiques « photogrammes », prenant des plantes du Potager-fruitier comme sujet et matière première, pourront ainsi être proposés dans des écoles en parallèle de l’exposition.
Un écho au Potager-fruitier du Château
Fidèle à l’esprit du lieu, qui a prévalu à la création de ses deux jardins du XVIIIe siècle et qui ont été le terreau d’expériences botaniques et agricoles inspirées par la physiocratie (plantations de pommes de terre, acclimatation de plantes d’Amérique etc.), le Château continue de faire vivre cet esprit dans le Potager-fruitier grâce à des pratiques culturales innovantes, voire expérimentales.
Ce travail en résidence sera l’occasion pour Olivier Verley, de mettre en lumière les plantes du Potager-fruitier, au regard du travail artistique et en phytothérapie mené par son arrière-grand-père Henri Leclerc.


Avec le soutien du ministère de la Culture – Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France.

Olivier Verley à l’atelier d’Auvers, juin 2021 © Guillaume Béguin
Olivier Verley est né à Neuilly-sur-Seine en 1956. Il vit et travaille à Auvers-sur-Oise depuis les années 1990, cité Van Gogh, où le Ministère de la Culture lui a attribué un atelier.
Après des études littéraires et la création d’un atelier de typographie, il découvre la photographie avec Pierre de Fenoyl, photographe passionné par l’édition et la diffusion. Il l’assiste dans la création de l’association « La Multiplication Photographique » qui publie des portfolios de photographes contemporains en phototypie. Cette étroite collaboration se poursuivra durant trois ans dans la campagne du Tarn jusqu’à la disparition de Pierre de Fenoyl.
Il se consacre depuis à des travaux personnels sur l’architecture et le paysage (Italie, Espagne…). En France le littoral du Nord-Pas-de-Calais, le Vexin français, le Sud-Ouest et Paris sont l’objet de son attention. Des artistes paysagistes auxquels il pouvait être assimilé, Olivier Verley a retenu quelques vertus : une longue observation des thèmes, un cheminement méticuleux dans le réel, une prise en compte du rythme des saisons et de leur influence sur les sujets, une façon de respecter la place des paysages toujours à l’intersection du ciel et de la terre sont les constantes de son travail.
À l’occasion d’une résidence de deux ans dans la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, il aborde le vaste champ du portrait avec la même attention, la même patience pour le paysage. Il s’agit tout autant d’apprivoiser que d’être apprivoisé.
Parallèlement, il entame depuis 1998 une recherche sur le corps et sa représentation « rêvée », considérée comme la ponctuation humaine de son approche du paysage. Il ne saurait y avoir de paysages qui ne soient traversés. Sa fidélité pour l’argentique et les techniques traditionnelles, l’utilisation de chambres de grand format qui exigent une concentration et réflexion, caractérisent chacun de ses projets. Nul passéisme ici, ni nostalgie, mais un choix qui détermine un style de vie, une tentative d’effectuer un travail de « frein » sur le temps qui passe.
« Loin des naïvetés du reportage comme de celles de l’esthétisme, de la performance descriptive comme de l’habileté plastique, ces images ne nous proposent pas un spectacle du monde mais une vision de celui-ci. A l’informe du réel, elles substituent la forme d’une expérience. » – Bernard Latarjet, préface à Côte d’Opale, le Site des Caps, 1996, Editions Marval.
« La terre est une petite surface sous un ciel très considérable, vaste et lourd de nuages, dont l’apparence signale l’épaisseur : un affrontement entre la planète et le ciel agrandit les photographies d’Olivier Verley. » – Jean-Loup Trassard, préface à Similitudes et Contrastes, Paysages du Gers, 1997, Editions Item.
Bibliographie :
- Dans le sens du paysage, 92 photographies, textes de Gabriel Bauret et Olivier Verley, Liénart Editions, avril 2017.
- Respiration Conspiration, Mathias Pérez-Michel Butor-Olivier Verley, 14 photographies d’Olivier Verley rehaussées avec des aquarelles de Mathias Pérez, Editions Carte Blanche, collection 17 novembre 2015.
- Entre chien et loup, paysages, texte de Chantal Bizzini, Fondation Crédit Lyonnais, Paris, 1993.
- Côte d’Opale, le Site des Caps, texte de Bernard Latarjet, Paris, Editions Marval, 1996.
- Similitudes et Contrastes, paysages du Gers,16 planches imprimées en phototypie sous coffret toilé, texte de Jean-Loup Trassard, Editions Item, Paris, 1997. Ouvrage numéroté de 1 à 100 avec signature de l’auteur.
- Le Dépôt du Hainaut, Patrimoine industriel, R.A.T.P., Paris, 1999.
- Voir Royaumont, regards sur l’abbaye de Royaumont, Editions Créaphis, 2002.
- Villes avec Vues, Texte de Vincent Girard, Editions Somogy, 2002
- Les Passants Considérables, texte de Gabriel Bauret, Editions Points de suspension, 2003.
- Quintette au bord de l’Oise, Texte de Bertrand Tavernier, musique de Antoine Duhamel, Editions du Valhermeil, 2006.
- Jumièges, Texte de Gabriel Bauret, Editions Point de vues – Département de Seine-Maritime, 2009.
- La Chambre du secret, Texte d’Eric Chevillard, Editions Créaphis, 2010.
- D’une génération l’autre, Duruy 1912-2012, Editions Stipa, 2012.

Henri Leclerc, avenue de Ségur, Paris 1938
Henri Leclerc est un médecin et écrivain français, spécialiste des plantes médicinales et inventeur du mot phytothérapie en 1913.
En 1895 il obtient sa thèse de docteur en médecine. Il s’installe en 1896 comme médecin à Chars puis à Chaumont en Vexin où il se forme avec un goût très vif pour les techniques rurales et végétales.
Il exerce en tant que médecin à Paris à partir de 1908. Il utilisait dans sa pratique, après les avoir validées, des recettes de botanique médicale des ouvrages anciens.
Bien que réformé en 1903, Henri Leclerc est réintégré à sa demande en 1914, jusqu’à sa démobilisation en 1919, au grade de Médecin-Major, et est affecté successivement aux États-Majors des généraux Foch et de Castelnau.
Henri Leclerc publie de nombreux articles dans la revue La Presse médicale, qui aboutissent à son livre Précis de phytothérapie publié en 1922. Il est considéré comme un grand technicien et un grand historien des simples et de la phytothérapie. Il fonda en 1937 la Revue de phytothérapie. Cette revue lui consacre une nécrologie, par la plume de son petit-fils, le docteur Roger Verley.
En parallèle de ses ouvrages scientifiques, il publie également des traductions et de nombreux poèmes qui empruntent à la forme du sonnet.
L’Académie française lui décerne le prix Lefèvre-Deumier en 1953 pour son ouvrage Similitudes et Contrastes.
Bibliographie :
- Précis de phytothérapie, Essais de thérapeutique par les plantes françaises, Paris, Masson, 1922, 1954 (4e éd. revue et augmentée), 1983 (5e éd. 363p), 2024 (Callisto)
- En marge du Codex, Notes d’Histoire Thérapeutique, Masson, Paris, 1924
- Les Fruits de France, Historique, diététique et thérapeutique, Masson et Cie, éditeurs, Paris 1925
- Les Fruits de France et les principaux Fruits des Colonies, 2e édition, Amédée Legrand, éditeur, Paris, 1925
- Les Légumes de France, Leur histoire, leurs usages alimentaires, leurs vertus thérapeutiques, Amédée Legrand, éditeurs 1927
- Les Epices, plantes condimentaires de la France et des Colonies, Leur histoire, leurs usages alimentaires, leurs vertus thérapeutique, Masson & Cie éditeurs, 1929
- Similitudes et contrastes, (Sonnets), ouvrage couronné par l’Académie française, 1935
- Le Petit Jardin (Hortulus). De Walahfrid Strabus, texte latin et traduction française précédés d’une étude sur la vie et sur les oeuvres poétiques de l’auteur et accompagnés de commentaires, Impr. Hérissey, 1936
- Guérir par les plantes, en collaboration avec le Dr Roger Verley-Leclerc, interne des hôpitaux, Illustrations de C. Rittaud, Editions de l’ami, 1954